La bioacoustique désigne l’étude scientifique des sons d’animaux. Les cris d’animaux servent en premier lieu à la communication intra- et interspécifique. Dans différents groupes d’animaux (outre les chauves-souris également les cétacés, divers insectivores et un oiseau, le Guacharo des cavernes), ils servent également à l’orientation.
Les cris peuvent être émis par la bouche et/ou le nez et se situer à différentes gammes de fréquence (10 Hz pour les cétacés à fanons jusqu’à plus de 160 kHz pour divers cétacés à dents, chauves-souris et poissons). Leur volume sonore varie également beaucoup (depuis quelques dixièmes d’un décibel jusqu’à 230 dB pour un cachalot – notre seuil de douleur se situe à env. 120 dB).
Pour les chauves-souris, on peut distinguer trois types de cris. Les cris d’écholocation (image 1), les cris sociaux (image 2) et les cris de stress (image 3). Alors que les premiers servent à l’orientation et donc à l’individu lui-même, les cris sociaux ont un rôle de communication avec d’autres individus de la même espèce ou d’une autre espèce. La signification des cris de stress n’est pas encore complétement éclaircie.
Les cris d’écholocation se situent dans le domaine des ultrasons et ne sont donc en général pas audible pour l’oreille humaine. la forme des cris ne comporte qu’une faible variabilité, spécifique à l’espèce. Les cris sociaux sont bien plus diversifiés et se situent fréquemment dans le domaine de l’audible. Leur variation de fréquence et leur durée peut varier selon l’âge et le sexe de l’individu, mais également la saison.
On classe les cris d’écholocation des chauves-souris en trois types: signaux à fréquence modulée (FM, image 4), signaux FM aplanies – début plus ou moins modulé et fin quasi constante (FM-QFC, image 5) et les signaux de fréquence constante (FC, image 6).
Une espèce émet uniquement selon un de ces types, elle ne peut donc pas passer de l’un à l’autre. Mais elle peut varier ses cris jusqu’à un certain point (variation de fréquence, gamme de fréquence, durée) et ainsi l’adapter à l’environnement et à son comportement. Cette adaptation lui permet d’acquérir le plus d’informations possibles sur sa situation actuelle. D’un point de vue fonctionnel, un tel changement est comparable à une modification de la mise au point quand le regard passe par exemple d’un objet éloigné à un objet proche.